1- Introduction

La Commission des étudiant(e)s diplômé(e)s du Département de sciences biologiques à l’Université de Montréal a réalisé un sondage à la session d'automne de l’année 1990 auprès des étudiants et étudiantes des 2e et 3e cycles alors inscrit(e)s au Département de sciences biologiques. Ce sondage visait à dresser le portrait de la condition des étudiants diplômés inscrits en sciences biologiques. Deux grands thèmes y sont traités:

- l’encadrement pédagogique

- l’encadrement financier

2- Méthodologie

Le questionnaire était adressé aux étudiants (2e et 3e cycle) du Département de sciences biologiques. Il comprenait 51 questions. Quarante-six questions étaient de type fermé à choix multiples (i.e. on cochait son choix de réponse). Les questions 9, 10, 11, 38 17 39 étaient de type ouvert (i.e. on écrivait la réponse), les questions 9, 10, 11 et 38 appelant des réponses concrètes et la question 39 appelant une opinion. Le questionnaire était divisé en quatre sections à caractère objectif et était divisé en quatre sections: le portrait des répondants, la situation étudiante, l’encadrement pédagogique et l’encadrement financier. Ce questionnaire a été envoyé aux 80 personnes inscrites à l’hiver 1990 au Département. Le nombre de répondants s’élève à 65 représentant une proportion de 81,25% des étudiants.

Les réponses à des questions de type ouvert appelant une opinion pouvant difficilement être codées sur ordinateur, le traitement de la question 39 n’est pas fourni dans cette section du rapport. Nous en retrouverons un résumé en annexe. Tout en connaissance de cause, nous avions inséré cette question à la fin de notre questionnaire dans le but de permettre aux répondants de nous signaler des points qui n’aurait pas été développés dans les autres questions. Les réponses à cette question 39 nous serviront à l’amélioration du questionnaire lors de la répétition de cette enquête.

3- Analyse des résultats

3.1 Portrait des répondants

3.1.1 Distribution selon le sexe , l’âge, la citoyenneté, ainsi que le nombre de personnes à charge.

Parmi les répondants, nous retrouvons 38,5 % de femmes et 61,5 % d’hommes. La majorité des répondants ont entre 27 et 29 ans (29,2%) alors que 81,5 % sont compris entre 24 et 33 ans. Les femmes sont en moyenne plus jeunes que les hommes: 72 % des femmes au moins que 33 ans contrairement à 55 % pour les hommes.

La plupart des étudiants (87,7 %) sont des citoyens canadiens. Huit étudiants sur les 65 répondants (12,3 %) ont le statut d’immigrant reçus ou sont étudiants étrangers.

On remarque que plus de 70 % des répondants n’ont aucune personne à charge alors que 19 répondants ont au moins une personne à charge. 20 % des femmes ont une personne à charge contre 12.5 % des hommes alors que 8 % seulement de femmes ont deux personnes à charge ou plus contre 17.5 % des hommes. On remarque aussi que les répondants ayant plus de 2 personnes à charge sont âgés de plus de 30 ans.

3.2 Situation universitaire

3.2.1 Distribution des répondants selon le cycle universitaire.

La répartition des répondants aux 2e et 3e cycles s’effectue comme suit: 58,4 % sont inscrits à la maîtrise et 40 % au doctorat. Un seul étudiant possède un autre statut. Parmi les étudiants du 2e cycle, la moitié sont en rédaction contre 54 % au 3e cycle. La très grande majorité des répondants (90,8 %) sont inscrits à temps plein au Département. Les étudiants au 3e cycle sont surtout des hommes (77 %) alors qu’on retrouve autant de femmes que d’hommes au 2e cycle. Les femmes sont donc à 76 % inscrites à la maîtrise alors que les hommes se retrouvent en proportions égales aux 2e et 3e cycles. Tel qu’attendu, les étudiants au Ph.D. sont plus vieux que les étudiants à la maîtrise: 50 % des répondants au 2e cycle ont moins de 26 ans alors que 59 % des répondants du 3e cycle ont plus que 30 ans.

3.2.2. Durée des études des répondants.

Plus du tiers des répondants (34,4 %) sont inscrits aux cycles supérieurs depuis au moins 8 sessions. 50 % sont inscrits depuis au moins 2 ans (6 sessions consécutives). Les femmes sont au Département depuis moins longtemps que les hommes puisque nous avons vu qu’elles se retrouvent surtout au 2e cycle: 60 % d’entre elles sont inscrites depuis moins de 6 sessions contre 40 % des hommes.

Les répondants à la maîtrise prévoient avoir terminé le programme en 7 sessions en moyenne contre 11 sessions en moyenne pour les répondants au doctorat. Les étudiants au 3e cycle ayant effectivement complété leur maîtrise ont affirmé l’avoir terminée en 7 sessions (en moyenne), ce qui représente un peu plus de deux années à temps plein. Il n’y a pas de différences entre le nombre de sessions requises pour terminer la maîtrise entre les hommes et les femmes. Par contre, les femmes prévoient prendre plus de temps (12 sessions) en moyenne que les hommes (10 sessions) pour compléter leur doctorat.

Quel que soit leur cycle, la majorité des répondants (maîtrise 81 % et doctorat 70,5 %) se disent en faveur du projet de réduction de la durée des études supérieures tel que spécifié par le Gouvernement du Québec (soit 2 à 3 ans pour la maîtrise et 4 à 5 ans pour le doctorat).

3.2.3. Motivations des répondants à poursuivre des études supérieures.

Les deux raisons principales pour lesquelles les étudiants diplômés poursuivent des études aux cycles supérieurs sont l’avancement de leurs connaissances (34,5 %) et la spécialisation (34,5 %). Une proportion non négligeable (29,7 %) sont inscrits aux cycles supérieurs pour faciliter l’avancement dans leur emploi. La même tendance générale est propre aux deux sexes. Par contre, 9 % des femmes ont affirmé poursuivre des études supérieures pour cause de non-emploi alors qu’aucun homme n’a invoqué cette raison. Bien qu’une grande proportion des étudiants au 2e cycle (26 %) veulent faciliter l’avancement à l’emploi en poursuivant leurs études, la tendance est moins prononcée (13 %) chez les répondants au Ph.D. La motivation principale des étudiants du 3e cycle est l’avancement de leurs connaissances (41 %) qui semble moins populaire à la maîtrise (28 %).

3.3 Encadrement pédagogique

3.3.1 Choix du directeur et du sujet de recherche

Les relations entre le directeur de recherche et l’étudiant sont étudiées dans cette section du sondage. On y remarque que le directeur représente un choix personnel pour près de 33 % des répondants bien qu’une proportion légèrement inférieure (31 %) ait répondu que le choix s’était imposé de lui même, autant chez les hommes que chez les femmes. Les étudiants du 3e cycle se fient par contre à la réputation du directeur avant de choisir (25 %) alors que cette raison semble moins importante pour l’étudiant à la maîtrise (11 %).

Le sujet de recherche fut choisi par le candidat après discussion avec le directeur dans 41,5 % des cas. 31 % ont cependant affirmé au contraire que le directeur avait eu le dernier mot sur leur sujet après les avoir néanmoins consulté. Aucun étudiant inscrit au doctorat n’a répondu que le directeur avait décidé après discussion contre 34 % pour ceux à la maîtrise. Une faible proportion de répondant choisissent un sujet sans discussion avec leur directeur (15 %) ou laisse le directeur choisir pour eux (9 %).

3.3.1.1 Critère de choix du directeur de recherche.

Les six critères suivants furent évalués quant à leur importance dans le choix d’un directeur de recherche: compétence, disponibilité, encadrement, affinités personnelles, réputation, contribution facilitant la recherche. Les étudiants ont répondus à 83 % que la compétence du directeur était très importante ou importante lors du choix du directeur. Les critères sont ensuite classés dans l’ordre suivant: contribution facilitant la recherche —matérielle ou financière— (78 %), affinités personnelles (76 %), réputation (74 %), disponibilité (66 %) et encadrement (62 %). Les deux sexes classent les critères dans le même ordre sauf pour l’encadrement que 70 % des hommes jugent important alors que 52 % des femmes considèrent ce critère comme peu ou pas important. Les répondants des deux cycles classent les critères de la même façon.

3.3.1.2 Relation avec le directeur de recherche.

Cinq points caractérisant la relation entre le directeur et l’étudiant furent évalués: esprit critique, disponibilité, encouragement, marge de manoeuvre, intérêt face au sujet de l’étudiant. 89 % des répondants ont classé la marge de manoeuvre laissé par leur directeur comme étant très bonne ou bonne, ceci autant chez les femmes que les hommes et que chez les étudiants au doctorat ou à la maîtrise. L’esprit critique et l’intérêt de leur directeur face à leur recherche fut classé par 77 % et 72 % des répondants comme bon ou très bon. La disponibilité de leur directeur est satisfaisante pour 66 % des répondants (uniquement 60 % pour les étudiants à la maîtrise contre 73 % des étudiants au doctorat) alors que les marques d’encouragement ne sont suffisantes que pour 58 % des étudiants ayant répondu au sondage et que pour 52 % des femmes.

La principale contrainte, s’il en est une qui nuise à la relation entre l’étudiant et son directeur demeure la disponibilité réduite en raison du trop grand nombre d’activités intra ou extra universitaire du directeur (41,3 %). Une certaine fraction du groupe (36,5 %) considère néanmoins qu’aucune contrainte ne vient détériorer la relation directeur-étudiant.

Près de la majorité (93 %) des répondants à qui la question s’appliquait ont dit que leur directeur les intégrait dans les publications utilisant les données de leurs recherches.

3.3.2 Evaluation des ressources

3.3.2.1 Collection des bibliothèques

67,2 % des répondants ont affirmé être satisfaits des collections de la bibliothèque de biologie. La tendance se maintient indépendamment du sexe ou du cycle d’étude.

3.3.2.2 Matériel informatique

44,5 % des répondants considèrent le matériel informatique insuffisant. Chez les hommes, le taux d’insatisfaction est 59 % et chez les femmes de 20 %. De même, les étudiants au doctorat (52 % d’insatisfaits) sont plus exigeants que ceux à la maîtrise (40 %).

3.3.2.3 Cubicule de travail

44 % trouvent que les cubicules disponibles sont insuffisants. Les hommes (55 %) semblent, encore, plus insatisfaits que les femmes (24 %).

3.3.2.4 Personnel de soutien

Le personnel de soutien est apprécié de la majorité des répondants (79 %), hommes, femmes, et étudiants des deux cycles.

3.3.3 Evaluation de l’enseignement supérieur

3.3.3.1 Répertoire de cours offerts

Les répondants sont en majorité déçus face au choix de cours qui leur est offert. 63 % d’entre eux se sont dit non satisfaits du répertoire de cours.

3.3.3.2. Contenu des cours offerts

80 % des étudiants jugent le contenu des cours offerts conforme au résumé et objectifs établis.

3.3.3.3. Nombre de crédits alloués

71 % des étudiants (M.Sc. 61 % et Ph.D. 84 %) trouvent que le nombre de crédits alloués aux cours correspond à la quantité de travail demandée. Cependant, il est à noter qu’en 1990, seul les étudiants à la maîtrise étaient tenus de suivre des cours. L’enquête ne permet pas de savoir si les étudiants insatisfaits trouvent le nombre de crédits alloués trop faible ou trop élevé.

3.3.3.4. Salles de cours

Les salles de cours rencontrent les attentes de 80 % des répondants.

3.3.3.5. Participation des professeurs à l’enseignement supérieur

Deux-tiers (66,6 %) des répondants sont satisfaits de l’implication des professeurs au programme des cours des études supérieures, et ce à tous les niveaux.

3.3.3.6. Appréciation du programme d’étude

En général, 62 % des étudiants diplômés se disent satisfaits ou très satisfaits du programme d’étude qui leur est offert. On remarque cependant que seul 50 % des étudiants à la maîtrise sont satisfaits contre 77 % des répondants au doctorat.

Malgré cette apparente satisfaction, 35 % des répondants ont affirmé avoir une moins grande motivation actuellement qu’au moment de leur première inscription. 31 % ont une aussi grande motivation alors que 22 % sont plus motivés maintenant qu’au début de leur programme.

3.3.4. Section expérimentale du sujet de recherche

Avant d’entreprendre la partie expérimentale (échantillonnage) de leur projet, 68 % des répondants n’avaient pas terminé leur scolarité (73% à la maîtrise et 61,5% au doctorat). La plupart des répondants (70 %) jugeaient cependant bien avoir défini leur problématique (63% M.Sc. et 76% Ph.D.) et leurs hypothèses de travail (55 %). Notons cependant que les étudiants au 2e cycle considéraient leurs hypothèses comme mal établies dans une proportion de 51 % (72% pour les étudiants en rédaction) contre 34 % pour les répondants au doctorat. 66 % des étudiants (76 % M.Sc. contre 50 % Ph.D.) n’avaient pas non plus complété leur revue de littérature avant d’entreprendre la partie expérimentale de leur travail.

La plupart des répondants (58,5 %) jugent cependant que les retards causés par l’un de ces aspects n’ont pas nui au déroulement de leur projet. On remarque cependant, que les étudiants en rédaction (M.Sc. 68,8% et Ph.D. 50%) affirment que l’une des carences citées ci-haut a nui au déroulement ultérieur de leur projet de recherche. 75% des répondants disant avoir mal défini leur problématique ont considéré que cela avait nui à leur projet contre 64% de ceux ayant mal défini leurs hypothèses de travail.

3.4. Situation financière

3.4.1. Distribution des boursiers

26,5 % des répondants ont affirmé être financé par le régime des Prêts et Bourses du Gouvernement du Québec. Les femmes sont soumises aux Prêts et Bourses dans une proportion de 40 % alors que 18 % des hommes le sont. La proportion de répondants financés par le gouvernement du Québec est la même à la maîtrise et au doctorat.

Mis à part le régime des Prêts et Bourses, 48,5 % des répondants sont détenteurs de bourses au mérite. Les femmes sont boursières à 58,5 % contre 42,5 % de boursiers chez les hommes. On retrouve autant d’étudiants boursiers (en %) au 2e cycle qu’au 3e cycle. Ces boursiers gagnent en moyenne 8000 $ par année sans différence ayant trait au sexe ni au cycle. Pour 34 % des répondants boursiers, leur bourse représente moins de 50 % de leur revenu alors que 21 % sont financés à 100 % par leur bourse. Alors que 33 % des étudiants à la maîtrise ont comme unique revenu leur bourse, seulement 5 % des étudiants au doctorat se contentent de ce revenu unique. Alors que les répondants sans personne à charge utilisent d’autres sources de financement que leurs bourses, les étudiants ayant 3 personnes à charge ou plus ont une bourse représentant de 70 à 100 % de leurs revenus financiers.

Chez le tiers des répondants (31 %), le directeur de recherche contribue financièrement à leurs revenus. Les étudiants non-boursiers ne sont pas plus financés que les étudiants recevant déjà une bourse. Les femmes sont autant aidées financièrement que les hommes alors que les étudiants au doctorat (44 %) le sont en plus grand nombre que les étudiants du 2e cycle (24 %).

3.4.2. Emploi des étudiants

Indépendamment du fait qu’ils soient boursiers ou non, 78,5 % des répondants ont dit occuper un emploi rémunéré (incluant les charges d’auxiliaire d’enseignement) en dehors de leurs études. 75 % des hommes travaillent contre 84 % des femmes alors que 71 % des étudiants au 2e cycle occupent un emploi contre 88,5 % des étudiants au 3e cycle.

La grande majorité des répondants reçoivent entre 2000 et 4999 $ annuellement pour leur travail. Une proportion importante (21 %) occupe néanmoins des emplois leur rapportant plus de 17000 $; ceux-ci représentent 29 % des hommes mais uniquement 9,5 % des femmes. On retrouve sensiblement les mêmes proportions aux deux cycles.

3.4.3. Revenus bruts des étudiants

La majorité (51,6 %) des étudiants inscrits aux études supérieures ont un revenu brut annuel inférieur à 11000 $. Les étudiants boursiers sont moins pauvres (40 % sous le seuil de 11000 $) que les non-boursiers (61,2 % sous les 11000$). Les femmes et les hommes ont des revenus sensiblement similaires mis à part le fait que beaucoup plus d’hommes (28 % contre 4 %) ont un revenu supérieur à 17000 $ tandis qu’on retrouve plus de femmes (42 % contre 21 %) dans la tranche 11000 à 16999 $. Les étudiants à la maîtrise sont plus démunis (71,5 % % sous le seuil de 11000 $) que les étudiants au doctorat (53,8 % sous le seuil de 11000 $).

Une chose est certaine lorsqu’on scrute en détail la situation économique des étudiants diplômés: la plupart des répondants (77 %) ont plus qu’une source de revenu. Les deux sources privilégiées sont les bourses qui représente une fraction des revenus de 51,7 % des répondants ainsi que les charges d’auxiliaire d’enseignement qui aident financièrement 76,5 % des étudiants inscrits au Département.

 

Dorénavant, dans le but d’alléger le texte, l’emploi du générique masculin désignera autant les hommes que les femmes et ne doit pas être perçu comme étant discriminatoire.

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